Les Huguenots
Giacomo Meyerbeer
Et pourquoi l’opéra ne relirait-il pas l’histoire de France ? Alors que les sujets bibliques et mythologiques, sans oublier quelques épisodes sanglants de la couronne britannique, sont légions sur les scènes lyriques, Giacomo Meyerbeer, lui, s’attaque avec une hardiesse un rien romanesque, au Massacre de la Saint-Barthélémy. Sitôt créés, ses Huguenots frappèrent l’imagination. Bientôt, des générations entières de spectateurs allaient applaudir à ce spectacle historique fastueux, devenant l’un des plus grands triomphes de l’histoire de France… lyrique. Aujourd’hui encore, leur souffle est intact.
Dans une musique bariolée d’influences allemandes, italiennes, françaises, Meyerbeer ordonne une fresque dont se souviendront Verdi, Wagner, et même Moussorgsky. Pour autant la fresque ne fait pas tout. Jetés au cœur de ces défilés de soldats, d’étudiants, de religieux et de courtisans, sept personnages de premier plan s’animent, s’aiment et se déchirent. Meyerbeer tient là une sacrée recette.
L’action se déroule en Touraine puis à Paris, en 1572, en pleine guerre religieuse entre catholiques et protestants. Le huguenot Raoul de Nangis a rencontré une belle inconnue à qui il a sauvé la vie et dont il s’est épris. Il ignore sur le moment qu’il s’agit de Valentine, fille (catholique) du Comte de Saint-Bris, fiancée au Comte de Nevers, et dame d’honneur de Marguerite de Navarre. Depuis son château de Chenonceaux, la reine Marguerite souhaite favoriser la paix entre les deux bords : pour ce faire, elle souhaite marier Raoul à Valentine, tous deux de religion opposée. Toutefois, persuadé que Valentine est toujours promise à Nevers – alors qu’en réalité ses engagements ont été rompus – Raoul refuse le mariage… provoquant par sa décision l’ire des catholiques. Le jeune huguenot périra dans la foulée de la Saint-Barthélémy, tout comme Valentine qui, ayant abjuré sa foi catholique afin d’épouser Raoul, mourra, tuée par son père.
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