Don Carlos
Giuseppe Verdi
Don Carlos, d’après un drame de Friedrich Schiller que lui même appelait « tableau de famille d’une maison royale », fut composé par Verdi dans le style « Grand Opéra » français tout comme l’avait été auparavant « Les Vêpres Siciliennes ».
Plusieurs fois remaniée, la version définitive en cinq actes et en italien date de 1886.
Don Carlos n’est pas un opéra historique en ce sens que toute l’intrigue est fausse mais se veut néanmoins une œuvre politique, métaphore de l’opposition entre les aspirations idéalistes à la liberté de Rodrigue et Carlos face à l’autoritarisme, à la rigidité du roi et à la domination implacable de l’église en la personne du Grand Inquisiteur.
Mais, à l’image d’autres opéras de Verdi, Don Carlos est aussi un drame de la jalousie, une tragédie passionnelle où règne mort et trahison.
Une des singularités de cette œuvre est d’utiliser la voix de baryton pour incarner un homme naïf et généreux, plutôt qu’un traître comme Verdi le faisait jusqu’alors.
Don Carlos est enfin une fresque grandiose, où l’importance des rôles de basses de Philippe II et du Grand Inquisiteur est sans précédent dans l’œuvre du compositeur, notamment le monologue de Philippe II de l’acte IV suivi de l’extraordinaire duo avec le Grand Inquisiteur, véritable morceau d’anthologie où s’exprime toute la profondeur de l’âme humaine. Don Carlos est une œuvre magistrale, tant elle mêlent à la perfection, tensions et retenues, profane et sacré, condamnation et rédemption sur fond de rivalités amoureuses, amicales et politiques.
Résumé
L’infant Don Carlo et Elisabeth de Valois d’abord promis l’un à l’autre voient leur amour devenir impossible à la suite d’un nouveau projet de mariage de la jeune fille avec Philippe II, le propre père de l’infant. Don Carlo, désespéré par cette nouvelle alliance politique qui fait de son aimée, sa belle-mère, se confie à son ami, le marquis de Posa. Philippe II dont la jalousie est attisée par la vindicative Princesse Eboli, commence à nourrir des soupçons à l’égard de son épouse et de son fils, qui l’affronte violemment en plaidant la cause des Flamands persécutés par l’Inquisition. Le loyal Posa prend parti pour Philippe II à la stupéfaction générale. Mais la terrible machine de l’Inquisition est en marche : Posa y perdra la vie et Don Carlo, menacé à son tour, disparaîtra mystérieusement entraîné par le spectre du grand Charles Quint.
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