JJR (Citoyen de Genève)
Philippe Fénelon
A l'occasion du tricentenaire de la naissance de Jean-Jacques Rousseau, le Grand Théâtre et la Ville de Genève ont commandé une oeuvre nouvelle au compositeur français Philippe Fénelon (né en 1952). Ses précédents opéras ont remporté un grand succès : Le Chevalier Imaginaire, d'après Cervantès et une nouvelle de Kafka (Paris, Théâtre du Châtelet, 1992); Les Rois, d'après Cortázar, (Opéra National de Bordeaux, 2004); Salammbô, d'après le roman de Flaubert, Paris, Opéra Bastille, 1998); Faust, sur le poème de Nikolaus Lenau (Toulouse, Théâtre du Capitole, 2007); Judith, monodrame en un acte d'après Friedrich Hebbel (Paris, salle Pleyel, 2008) et La Cerisaie, opéra en deux actes (Paris, Opéra Garnier, 2012).
JJR (Citoyen de Genève) est le fruit de la collaboration du compositeur avec le metteur en scène Robert Carsen, dont le fidèle dramaturge, Ian Burton, a établi le livret, à partir de quelques épisodes de la vie et surtout autour des idées du philosophe et du musicien, confronté avec des figures de son temps. Dans cet "Opéra en un acte ou Divertissement philosophique en sept scènes et une huitième en forme de vaudeville", on verra apparaître Rousseau lui-même aux trois âges de sa vie, enfant, jeune homme et âgé, les principales figures qui accompagnèrent son existence, Thérèse, Madame de Warens, Claude Anet, Diderot, Voltaire; mais aussi quelques-uns des personnages de son oeuvre, Colette et Colin, Julie et Saint-Preux, le Vicaire savoyard; et encore quelques surprises, Sade, Juliette, Robinson, Victor de l'Aveyron et le Docteur Itard. Toute création est une aventure, que le vrai amateur d'opéra aura à coeur de partager comme un événement palpitant. Celui que nous allons vivre se présente sous les meilleurs augures : sujet en or, compositeur confirmé, metteur en scène de tout premier plan, dont le Grand Théâtre a accompagné la carrière dès ses débuts.
Pierre Michot