Khovantchina
Titre original
Khovanchtchina
Modest Moussorgski
La Khovanchtchina, nom donné à la révolte des Princes Khovanski, devait constituer après Boris Godunov (1874), le deuxième volet d’une trilogie d’opéras historiques dont le dernier ne fut jamais composé. L’entreprise était comparable à celles de Verdi et Wagner à une époque où l’opéra, art synthétique et populaire, avait aussi pour ambition de fonder l’identité nationale.
De tempérament mystique, Moussorgski a mis beaucoup de lui-même dans son dernier opéra éclairé par la lumière crépusculaire de la Vieille-Russie croyante. Une abondante correspondance permet de suivre la composition de l’ouvrage qui débuta en 1872 pour s’interrompre prématurément en 1881 à la mort du compositeur.
La Khovanchtchina est une grande fresque épique pleine de fureur et de passions dans laquelle se joue le destin d’un peuple déchiré entre slavophiles et admirateurs de l’Occident, combat dont les lointains échos retentissaient encore dans le monde musical du XIXème siècle ! Le livret fut écrit par Modest Petrovich Moussorgski d’après un ensemble de documents historiques relatifs aux événements qui ont jalonné la transformation de la vieille Russie par le redoutable modernisateur que fut Pierre le Grand. Avec un sens dramatique très sûr et sans véritable souci d’exactitude historique, le compositeur condense sept années d’agitation et de trahison (1682-1689) en une progressive et inéluctable marche au supplice de tous les protagonistes voués à l’élimination en vertu de l’implacable nécessité qui préside aux grands bouleversements de l’histoire.
Trois personnages exceptionnels, Marfa, Dossiféï et Khovanski, unis par leur commun attachement à la cause de la vieille Russie, sont les protagonistes d’affrontements politiques et religieux qui sont les derniers soubresauts d’un univers sur le point de disparaître. Cette œuvre impressionnante que Moussorgski appelait « drame populaire musical » voit se succéder à un rythme haletant les confrontations spectaculaires, les complots, les envolées mystiques portées par la puissance du chant liturgique orthodoxe, jusqu’à la terrible fin du suicide collectif par le feu purificateur.
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