L'Anneau du Nibelung
Titre original
Der Ring des Nibelungen
Richard Wagner
La Tétralogie de Wagner ou la Révolution en marche
Si Wagner achève la partition du Crépuscule des dieux — dernier volet de la Tétralogie « l’Anneau du Nibelung » — en novembre 1874, la rédaction du texte a occupé le compositeur de novembre 1848 déjà (Wagner écrit alors la Mort de Siegfried) au 15 décembre 1852. Homme de son temps, Wagner ne put manquer de prendre part aux mouvements révolutionnaires qui agitaient l’Europe à ce moment-là. Il lit, entre autres, le théoricien anarchiste Pierre-Joseph Proudhon ou Alphonse de Lamartine (Histoire des Girondins) et parmi ses amis se trouvent le révolutionnaire Mikhaïl Bakounine, l’ardent républicain August Röckel ou encore le démocrate radical Georg Herwegh. On peut alors aisément déceler dans le livret de la Tétralogie — aussi dans sa musique — l’influence des idées révolutionnaires que Wagner se forge à cette époque et qu’il précisera aussi dans ses écrits théoriques, notamment dans l’Art et la Révolution (Zurich, juillet 1849).
Georges Schürch