Le Comte Ory

Gioacchino Rossini

Quand Rossini décide de nous amuser, il y réussit mieux que beaucoup d’autres. En l’occurrence, il faudra attendre Offenbach pour retrouver pareille verve, situations aussi cocasses et libertinages débridés. Dans le Paris de la Restauration où il a élu domicile, celui qu’on a baptisé le Cygne de Pesaro fait ici figure de drôle d’oiseau déluré et s’inscrit dans la tradition de Rabelais et de Boccace. Le Comte Ory, coq irrésistible réputé pour ses ravages dans les poulaillers féminins, assume le déguisement rassurant d’un sage ermite pour investir le château de la Comtesse Adèle, en l’absence du seigneur son frère, parti pour la Croisade. Mieux encore, pour passer à l’attaque, le Comte et ses compagnons se travestissent en pèlerines effrayées par l’orage pour s’introduire jusque dans la chambre à coucher de la dame… où se trouve aussi un autre soupirant. Ajoutons à l’imbroglio des déguisements et à la confusion des sexes : cet avatar de Chérubin qu’est le page Isolier, donc chanté par une femme habillée en homme, se fait passer pour une jeune fille que le comte Ory couvre de baisers. La musique est à la hauteur de la farce, mais ne tombe jamais dans la vulgarité. Son comique est au contraire raffiné comme du Mozart, virtuose et virevoltant comme… du Rossini !

Pierre Michot

Conférences sur cette œuvre

LE COMTE ORY de Gioacchino Rossini

Conférence
Conférencier.ère: Yaël Hêche

Grand Théâtre - Grande Salle

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