Rusalka
Antonin Dvořák
Elle quitte l’univers des esprits, une nature devenue ennuyeuse à force d’être éternelle, elle séduit un mortel à leurs risques et périls, à elle autant qu’à lui : l’ondine et son mythe ruissellent sur tout le romantisme européen, à partir de la Motte-Fouquet (1811), à travers les avatars de la Petite Sirène d’Andersen, des loreleis, péris, sylphides et autres willis, et jusqu’à cette Mélisande mystérieusement apparue au bord d’une fontaine…
L’opéra s’en empare avec Undine d’E.T.A. Hoffmann, avec la Roussalka de Dargomyjski, le Villi de Puccini. Mais c’est incontestablement l’opéra de Dvořák qui lui donne toute sa poésie et sa force symbolique. Depuis sa création en 1901, ce conte lyrique est, avec la Fiancée vendue, le plus populaire des opéras tchèques. On réjouit de voir enfin ce chef-d’œuvre sur la scène du Grand Théâtre, même si la production du Festival de Salzbourg, reprise à Covent Garden, risque de réserver quelques surprises…
Pierre Michot